samedi 17 avril 2010

Etrange vie

Étrange soirée.
Le feu coule dans ma gorge, je n'ai plus froid,
Ce n'est pas moi,
On me l'a donné.
Je ris d'un rire faux
Et ne peux retenir les mots
Qui vont et qui reviennent en moi.
J'avais le choix.

Étrange nuit.
Sur l'eau calme de l'oubli
Les autres l'ont suivi.
Étrange nuit.
Ni en mal ni en bien.
Elle ne leur aura servi à rien.
Ils sont ensembles
Mais leurs cœurs ne se voient plus.
Et leurs mains tremblent
Sans le secours de celles qu'ils ont connues.


Étrange aurore.
De feu, de pain,
Ils n'osent y croire encore
Attendent le matin.
Parole d'amour éveillé :
Et chacun sort
et chaque cœur est relevé
Pour repartir encore.

jeudi 8 avril 2010

Pluie

Frisson.
La porte est ouverte et il pleut.
Habillée d'un jour de soleil je me tiens au seuil du temps.

Tant pis !
Je m'élance dans le gris,
Blanche et verte,
Fleur de printemps dans la bruine et le froid.

La chaleur jaillit de moi
La veste est superflue, tant mieux !
Je n'en ai pas.

C'est la vie de ce matin
Comme celle d'hier
Et depuis ce dimanche.

J'ai reçu le sourire qui réchauffe.

Le pont lavé de mes trajets
Couvre l'eau sombre qui s'enfuit.

Je suis les courbes d'une carte
Dans des tons de photo vieillie,
Noir, vert, gris.

Mes mains recueillent les larmes d'eau sur mes joues
Et je ris, ravie.
Un enfant sous la pluie.

Le temps se crée par moi !
Il fait beau dans mon cœur et la terre fait pleuvoir
Pour faire croître la vie,
Pour noyer le mauvais,
Et ressusciter avec Lui.

mercredi 7 avril 2010

Vendredi, samedi, et dimanche, frères et soeurs.

Sourdent les larmes sur la terre :
Le drap est déchiré et la nuit est tombée avant l'heure.
Le cœur attend, tendu et désirant,
Il prie ;
Et son noir intérieur, tiré vers la nuit,
Se fond dans la douleur.
Un grand silence sur la terre.

La mort est partie et la vie l'a suivie.
Rien ne subsiste si ce n'est l'homme :
Douleur et mensonge ont plongé
Avec Lui.

Libérée
La parole a jailli.
Assis tous trois dans la foule anonyme,
Nous communions ensembles,
Frères et sœurs dans la vie.