mardi 18 janvier 2011

Arc-en-ciel

Lumière auréolée
sur la coline
Au dessous des nuages un matin de janvier.
Retournée sur le pont de lueurs bleutées
La pluie au soleil ébahie
de couleurs.

Un cadeau de rosée
Fraîche, perlée,
Sur la pousse du nouveau chemin
Nouvelle aussi et incarné :
Verte, élancée.

Un merci de sourire
Un regard au courant
Aux hauteurs
À la route.

On repart de l'avant.

lundi 6 décembre 2010

Peinture inachevée


Marron 
Terroir 
Et vert limon
Couleur  bleutée
Dans  le  soir noir
Les pleurs d’un oranger.
C’est  un tableau germé
D’un   refus  de  l’histoire
Une   peinture   inachevée.
On en détache  chaque trait
Comme les mots dans un parloir
Banalités  à  peine osées,  lancées
Dans  un  élan vers l’infini, montées
Au ciel dans la beauté d’un fol espoir.
Et le vent du monde, temps qui passe, a fauché
Et la vague  lancée sur  la  berge est brisée
Son écume et sa vie se laissent choir
Et son eau  se  retire loin  du gué
La porte de cellule est refermée
Le silence  est  là  dérisoire.
Il   n’y   a  rien  à  détacher
Et notre peintre aura formé
Ce   tableau  à  sa  gloire
Œuvre          d’absurdité
D’un homme jamais né
Et   sans   avoir
Rien   inventé
Toile sans nom
H i s t o i r e
Sans fond.

Veillée

Vibration du sel

Un doigt en équilibre sur la corde,
Ma soif est étanchée.

D’un mouvement suave,
D’un frottement ailé :
Le pincement d’amour
Sur le bois enchaîné.

Présence éveillée de résonance.
Un sens à ce désir
M’est donné,
Chue à terre et toujours
Relevée.

mardi 30 novembre 2010

Exposé

Un regard au bord d'un soupir,
Prémisse de mots retenus,
Ne rencontre pas ce désir
Qui ne les aurait pas reçus.

C'est tourné vers son intérieur
Qu'il reçoit la fragile flamme
Qui fait jaillir tout en douceur
Le reflet du fond de son âme.

Une étude renouvelée
Nouvelle, encor', de par ses choix,
De par sa vie et par sa voix,
D'un texte à nouveau éveillé.

Hiver courant




Courant boueux -en tourbillons- s'affole
Au bas des ponts de Saône,
Et cet urgent des fonds résonne
Comme un appel, un cor tiré du sol.

mercredi 10 novembre 2010

Crique


Mouvance en laine avant le soir
Échouée sur la danse,
Fin dessin d’un instant - enfant, oublié,
Et heureux. Projeté sur la berge.
            Tu avances
            En suivant ce dessin,
            En ce sens,
            Et je pense à demain.

Fenêtre

Accrochée a la bruine
Ses yeux en point d'attache
Elle a sauté l'abîme

De sons, de bruits, sa vie
De temps, de joie, se cache
Louange entre eux ravis

J'habite un coin du monde

J'habite un coin du monde où la vie est nature
Où le temps est figé.
On peut y voir les Alpes au sommet du Chouvet
Lorsque le ciel est pur.

J'habite un lieu obscur, vallée inaccessible
Aux ruisseaux encaissés,
Aux sentiers envahis sous les arbres serrés.
Mille vies invisibles.

Des sons presqu'inaudibles courent les forêts,
Cascade en plénitude
Et souvent à la nuit je vais m'y promener
Comme par habitude.

J'habite un coin de vie où il fait bon rêver
Et reprendre le temps,
Et après je repars en ma réalité
Mais je garde le vent.

mardi 12 octobre 2010

Points de nuit

La clarté de la nuit
Jaillit de l'homme en veille
Qui marche pour le monde,
Seul, éveillé pour lui.

Et de l'enfant couché
Au bord de son sommeil :
En s'endormant il prie.

Sur les toits assoupis
Entre deux cheminées
Encore un être vit.,
Il s'adresse à la nuit,
Le crayon à la main,
Les yeux mouillés de suie.

Chaîne invisible de vivants
Bougies, comme des points
Dans l'espace infini,
Ils avancent contre le temps
Et repoussent au loin
La ténèbre qui fuit.

mardi 21 septembre 2010

Trinité

Trois ombres
au bord du chemin
m'attendent.

La première a fait son temps à la Parole
Qui, jaillie dans les actes,
Nous met face à un choix
Qui engage.
Accroupie, elle balise la route.

La seconde appuie le vœu qui nous libère
Et souffle sur la flamme,
Projetant la chaleur
De l'avant.
Sur ses pieds, elle devance mes pas.

La troisième est d'amour et de temps,
Accroche nos regards
Et attire à son but
Le pas lent.
Sur le sentier assise, elle attend.

mardi 10 août 2010

"Ne cherchez rien d'autre dans une page d'évangile que le bonheur"

Promesse d'un bonheur
Dans la simplicité.
Charité et douceur
Patience et pauvreté.
Émerveillé
Dans le coeur de ton coeur
Splendeur,
Chemin de sainteté.

Adoration

Donner le temps
Dans l'espace où je suis
Sentir le vent
Et recevoir la pluie.

Lac

Herbe frottée dans le creux de mes mains :
Odeur de Création
Piquant la vie de senteur et de bruits
Vent de douze heures dans mes pas,
Portés au bout de la jetée,
Un clapotis et un regard
Donnés.

mercredi 9 juin 2010

Point obscur

Petit chagrin que fais-tu là ?
Laisse-moi vivre.
Tâche noire au tableau du printemps
Tu imbibes le papier de l'histoire de mes jours à la page "aujourd'hui",
et tu t'étales.
Sale.

Terre à terre

J'ai besoin d'un désert pour y noyer mes pas.
Je voudrais un hiver pour y geler mes doigts,
Retrouver l'essentiel
Et revenir à moi,
Et me tourner vers toi
Vivre au goût de ton sel.

Réapprendre à marcher, à pleurer, et à croire.
Réapprendre à prier, retrouver la confiance.
Rire, aimer,
être aimée.

samedi 17 avril 2010

Etrange vie

Étrange soirée.
Le feu coule dans ma gorge, je n'ai plus froid,
Ce n'est pas moi,
On me l'a donné.
Je ris d'un rire faux
Et ne peux retenir les mots
Qui vont et qui reviennent en moi.
J'avais le choix.

Étrange nuit.
Sur l'eau calme de l'oubli
Les autres l'ont suivi.
Étrange nuit.
Ni en mal ni en bien.
Elle ne leur aura servi à rien.
Ils sont ensembles
Mais leurs cœurs ne se voient plus.
Et leurs mains tremblent
Sans le secours de celles qu'ils ont connues.


Étrange aurore.
De feu, de pain,
Ils n'osent y croire encore
Attendent le matin.
Parole d'amour éveillé :
Et chacun sort
et chaque cœur est relevé
Pour repartir encore.

jeudi 8 avril 2010

Pluie

Frisson.
La porte est ouverte et il pleut.
Habillée d'un jour de soleil je me tiens au seuil du temps.

Tant pis !
Je m'élance dans le gris,
Blanche et verte,
Fleur de printemps dans la bruine et le froid.

La chaleur jaillit de moi
La veste est superflue, tant mieux !
Je n'en ai pas.

C'est la vie de ce matin
Comme celle d'hier
Et depuis ce dimanche.

J'ai reçu le sourire qui réchauffe.

Le pont lavé de mes trajets
Couvre l'eau sombre qui s'enfuit.

Je suis les courbes d'une carte
Dans des tons de photo vieillie,
Noir, vert, gris.

Mes mains recueillent les larmes d'eau sur mes joues
Et je ris, ravie.
Un enfant sous la pluie.

Le temps se crée par moi !
Il fait beau dans mon cœur et la terre fait pleuvoir
Pour faire croître la vie,
Pour noyer le mauvais,
Et ressusciter avec Lui.

mercredi 7 avril 2010

Vendredi, samedi, et dimanche, frères et soeurs.

Sourdent les larmes sur la terre :
Le drap est déchiré et la nuit est tombée avant l'heure.
Le cœur attend, tendu et désirant,
Il prie ;
Et son noir intérieur, tiré vers la nuit,
Se fond dans la douleur.
Un grand silence sur la terre.

La mort est partie et la vie l'a suivie.
Rien ne subsiste si ce n'est l'homme :
Douleur et mensonge ont plongé
Avec Lui.

Libérée
La parole a jailli.
Assis tous trois dans la foule anonyme,
Nous communions ensembles,
Frères et sœurs dans la vie.

lundi 1 mars 2010

Zacharie

Bébé dort.
L'innocence éperdue.
Gilet doux sur ce corps
de babil endormi.
Pieds nus,
souffle rapide et régulier,
si léger, il s'envole.
Maman aussi a reposé
ton poids de vie en d'autres bras
et te regarde.
Sourire,
on ne peut pas nommer
la paix au saint visage.

Journée

« Tant que dure pour nous ton aujourd’hui »
Sur la Guillotière, matin couru, se lève le soleil.
Sur les ponts de Saône, soir grisé, il se couche.
Reflet du temps inutile écoulé.
...
Un pas sur le trottoir
comme un saut dans la ville,
une entrée dans la vie,
un sourire échangé :
bras du père.

Présence

Tu es là et moi je suis absente,
tends tes bras.
Du temps, joie dansante,
m’approche de toi.

Paris/Lyon

Nuages bas sur le monde :
poésie de la Création.
Dans le train de Livry à Lyon
un regard glissant sur les plaines
infinies du bassin parisien.
Retard de train.

samedi 13 février 2010

Matin froid

Reste de nuit
sur la chaussée blanchie-
ombre de vie
sous le porche a son lit.

Le trottoir est givré,
le blanc froid choit
nimbé,
et engourdit les doigts.

À pas pressés
sur le chemin du quotidien :
pavés de bitume,
allées goudronnées,
qu’habitent les regards embrumés,
passant du métro à la nuit,
croiser chacun, de tous à vie.

La ville est froid,
soupirs de renaissance
en buée montent sous les toits.

Sentier d’une éternelle errance
à l’intérieur de soi,
celui qui mène chaque pas
par-delà les rues
au-dessus des ponts,
sur les caillasses de la vie,
les dunes,
les forêts de joies et de bruits ;
celles où l'enfant
s'ennuie.

vendredi 12 février 2010

Suivre éveillé et veiller

Demi de temps à mots comptés,
tes pas chassent dans la nuit
le son des sournois
ridicules : ils sourdent dans mon âme.

Ne pars pas ! je t'en prie...
J'ai peur du noir dedans.
Sentiment plus qu'humain,
inconnu, tu m'effraies.
Amour.

J'ai peur du noir dedans,
du noir-
blanc de ses mots, noir en silence-
je ne peux pas parler.

Demi de temps à mots comptés,
tes pas m'attachent dans la nuit
"à genoux dans ce lieu qui l'accueille"
et je reçois ton sourire doux
qu'est le Sien
à travers ma nuit claire.

mardi 9 février 2010

Chapelle

Goûter la saveur ouvragée
sous la clef de voûte assombrie ;
violon sourd, notes voilées :
l'une au chœur joue, l'autre au banc lit.

Livre, vieux cuir craquelé,
pages écornées et jaunies
courues d'une encre délavée,
couleurs depuis longtemps pâlies ;

posé sur le plat des genoux.
Elle boit les mots du regard.
l'odeur de sens en encens doux
embaume, louange du soir.

Pas feutrés sur la pierre froide.
La musique danse à l'autel,
rejoint, poignante sérénade,
l'encens qui monte à l'Éternel.

Résonnance

Une course effrénée, dressée sur roues
et je m’écroule sur un banc, blanc.
La neige coule sur la ville
épaisse, en fleuve de tissu :
cape effleurant mon monde et recréant ma vue.

Le froid ne m’atteint pas mais le fleuve me prend.
Il marche paisible, silencieux de bleutée.
Captivée je me noie par les yeux.

Une ombre passe
poursuivie par l’odeur de sa cigarette.
Odeur qui joue dans ma mémoire ;

éveille en moi le souvenir de paysages
que m’avaient décrits tes poèmes.
Des paysages humains
violents et remplis de tendresse,
de tes larmes cachées
baignant ton génie de beauté.

Debout !
La Création est un poème
qui ne se construit que par l’homme.
Je souffle ce petit, petit flocon de neige
et je sais que toi tu frissonnes
en résonance avec mes mots.